Durant cette campagne, l'équipe d'Obama s'est montrée très rusée et n'a pas hésité à utiliser les moyens les plus modernes pour toucher le peuple américain. Blogs, intégration dans des jeux vidéos, mais aussi en utilisant de bonnes vieilles recettes, qui, du coup, recevait un bon coup de jeune.
L'administration Bush n'a pas contre pas dû tellement apprécier...
Après avoir acquis la brasserie suisse Eichhof (notre news), Heineken lui fait subir la même cure d'amaigrissement, "afin d'éviter les doublons et d'exploiter des synergies". La réorganisation entraînera dans un premier temps de son siège à Lucerne et la suppression de 40 emplois (en équivalents plein temps) à Coire et 50 à Winterthour (ZH). La direction s'explique : "évoluant dans un marché brassicole très disputé, Heineken Suisse doit s'employer à optimiser ses coûts et exploiter le potentiel de rendement "rapidement et complètement".
Rappelons qu'Eichhof était la plus grande brasserie helvétique encore indépendante avant de passer dans le giron d'Heineken.
Le groupe Molson Coors - SABMiller se prépare à supprimer au moins 120 emplois à son usine de Montréal, où la production de bières sera réduite considérablement au cours des prochains mois. Cette contraction, la plus importante depuis la fusion de Molson et Coors en 2005, contredit les propos du président de Molson Coors, Peter Swinburn, peu après sa nomination en juin dernier : M. Swinburn avait soutenu que l'alliance de Molson Coors et de SABMiller dans MillerCoors aux États-Unis serait avantageuse pour les activités au Canada.
Mais par la suite, des négociations ont commencé avec les représentants syndicaux des travailleurs afin de minimiser l'impact des prochaines suppressions d'emplois.
Que vous buviez une Leffe (une de nos bières du mois), une Stella Artois, une Beck's, une Brahma ou encore une Belle-vue, une Franziskaner, une Hoegaarden ou une Murphy’s, vous buvez un produit inBev !
Avec la guerre des rachats - vous avez suivi tous nos dossiers - il ne reste plus que quelques grands groupes qui se partagent le marché : InBev avec 190 millions d'hectolitres brassées (mdHb), Anheuser-Busch avec 152 mdHb, SABMiller avec 135 mdHb, Heineken et ses 107 mdHb et enfin Carlsberg : 78 mdHb. Mais qui sont ces géants et comment sont-ils devenus si grands ?
Commençons par le plus important d'entre eux : inBev !
Inbev est le plus grand brasseur au monde de par le volume de bière brassée. Il représente une part de marché d'environ 14 %, et une production de 246.3 millions d'hectolitres de bière et 25 millions d'hectolitres de limonades. Le groupe emploie environ 86 000 personnes (2007). Le siège social est situé à Louvain (Belgique), au même endroit que celui d'Interbrew
l'Histoire avec un grand H : La grande histoire d’Interbrew, qui deviendra inBev, a débuté en 1366 lorsqu’une petite brasserie appelée « Le cornet » est fondée à Louvain. Ce n’est qu’un peu plus de trois siècles plus tard, en 1717, que Sébastien Artois, le maître brasseur, achète la brasserie et lui donne son nom. L’appellation Interbrew ne verra le jour qu’en 1987 suite à la fusion des brasseries Artois, deuxième plus grande brasserie à cette époque, et Piedboeuf, celle-ci tenant la première place en Belgique à la même époque et étant le brasseur de la Jupiler, ces deux brasseries ayant déjà derrière elles de nombreuses acquisitions. La brasserie Artois avait déjà pris possession de laLeffe en 1952, des brasseries néerlandaises Dommelsch en 1968 et des brasseries françaises Motte Cordonnier en 1970. Quant aux brasseries Piedboeuf, elles avaient déjà achetés à Bass en 1984 la brasserie Lamot située en Belgique. Très vite, Interbrew fit l’acquisition de la bière Hoegaarden en 1989 et de la Belle-Vue en 1990. Depuis lors, une trentaine d’acquisitions ont été réalisées dont les plus importantes furent Labatt, Oriental Breweries, SUN Interbrew, Bass Brewers, Withbread Beer Company, Rolling Rock Beck Brauerei GmbH et Diebels dont l’acquisition de ces deux dernières eut lieu en Allemagne en décembre 2002.
la fusion ou la volonté d'ouverture : Le 3 mars 2004, Interbrew, dans une volonté d'ouverture, fusionna avec le brasseur brésilien Companhia de Bebidas das Americas (AmBev) pour former InBev. InBev devint dès lors le premier brasseur au monde, devant l'américain Anheuser-Busch, avec une part de marché d'environ 13 %, et une production de 190 millions d'hectolitres de bière et 25 millions d'hectolitres de limonades.
le rachat ou comment devenir le Maître du Monde : En mars 2008, une rumeur enfle : une gigantesque prise de contrôle s'apprête à secouer le secteur brassicole mondial. A la bourse, on constate des mouvements à la hausse marquant les transactions sur le titre d'Anhauser-Busch. Quelques semaines plus tard, la nouvelle explose : Le 1er brasseur mondial aurait bouclé son offre hostile pour le n° 2, Anheuser-Busch. Selon le Financial Times, InBev serait ainsi prêt à absorber Anheuser-Busch moyennant 65 dollars par action, soit une offre à 46 milliards de dollars. La fusion des n° 1 et 2 mondiaux de la bière créerait un groupe lourd de près de 100 milliards de dollars de capitalisation boursière. L'objectif d'InBev serait d'ailleurs de donner naissance au 5e groupe mondial des biens de consommation au sens large. Mais il faut l'accord de l'ensemble des actionnaires. Et c'est là que ça se corse...
le grain de sable dans la cuve à fermentation... : Depuis, plusieurs points semblent empêcher la fusion des 2 géants. En juin, alors que l"'offre" devient officielle, Anheuser-Busch prie ses actionnaires de "ne prendre aucune décision favorable" à Inbev, jugeant l'offre sous-évaluée. De plus, InBev aurait annoncé plus tôt dans la journée avoir demandé au gendarme boursier américain SEC une demande provisoire d'autorisation pour faire remplacer les 13 membres du conseil d'administration, ce qui ne serait pas très au goût de ces derniers...
Dénouement... ou la fin de 150 ans d'indépendance : En ce dimanche de Novembre, le conseil d'administration du premier brasseur des Etats-Unis Anheuser-Busch a finalement accepté l'offre de rachat lancée par InBev à 52 milliards de dollars (32,7 milliards d'euros), ou 70 dollars par action. La nouvelle entité détiendra 26% du marché mondial,se taillant la part du lion sur les marchés chinois (21%), américain (50%), russe 20%), brésilien (69%) et allemand (10%). Elle produira un quart des volumes de bière consommés dans le monde. Il s'agit de la plus grande fusion mondiale du secteur des boissons alcoolisé, et l'une des trois plus importantes acquisitions d'une société américaine par un groupe étranger. Ce rapprochement met fin à 156 ans d'indépendance pour l'entreprise familiale de Saint Louis Anheuser-Busch, productrice de la célèbre blonde Budweiser et détentrice de 48% du marché américain. L'opposition des politiciens locaux, et, plus récemment, du futur résident à la Maison Blanche Barak Obama, n'aura pas pesé bien lourd.
Un nouveau monstre... que des avantages ?? Le nouveau-né s'appellera Anheuser-Busch InBev. Il sera dirigé par Carlos Brito. Selon les deux groupes, il devrait créer des synergies annuelles de 1,5 milliard de dollars d'ici 2011. Si on se base sur les données de l'exercice 2007, il afficherait un chiffre d'affaires d'environ 36,4 milliards de dollars (26,6 milliards d'euros) et un Ebitda de 10,7 milliards de dollars (7,8 milliards d'euros). Il produirait 460 millions d'hectolitres de bière.
Mais avec ces fusions qui s'enchainent, que reste-t-il du principe de concurrence et de l'amour du brassage qu'on trouvait dans les petites brasseries artisanales ? L'avenir nous le dira !